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LA GAUCHE EST IDENTITAIRE QU’ELLE CREVE !

posté le 16/12/16 Mots-clés  No Border  Grèce  projection / débat / concert  nucléaire 

"L’approche réformiste et le besoin politique de catégoriser mènent aussi la gauche à valoriser des gens sur la base de leur appartenance à divers groupes spécifiques d’opprimés et d’exploités, comme les « travailleurs », les « femmes », les « gens de couleur », les « gays » et les « lesbiennes » etcétéra. Cette catégorisation est la base de la politique identitaire, et la politique identitaire est une forme de fausse opposition par laquelle les opprimés choisissent de s’identifier à une catégorie sociale particulière, renforçant leur oppression, mais en feignant un acte supposé de défiance contre leur oppression. En fait, l’identification continue avec ce rôle social limite la capacité de ceux qui pratiquent la politique identitaire à analyser profondément leur situation dans cette société et d’agir en tant qu’individus contre leur oppression. Elle garantit ainsi la continuité des relations sociales qui sont la cause de leur oppression.
Lorsqu’ils ne se définissent que comme les membres de catégories opprimées, les gens deviennent alors des pions des manœuvres politiques gauchistes, parce que de telles catégories sociales prennent le rôle de groupes de pression, de lobbies, et font le jeu de la structure démocratique.

La logique politique des gauches, avec ses exigences organisationnelles, son adhésion à la démocratie, l’illusion quantitative et la valorisation de certaines personnes en fonction de leur simple appartenance à des catégories sociales, est collectiviste en soi, supprimant l’individu comme tel.
Cela s’exprime dans l’appel aux individus à se sacrifier à des causes diverses, des programmes et des organisations de la gauche. Derrière ces appels, l’on découvre les idéologies manipulatrices de l’identité collective, de la responsabilité collective et de la culpabilité collective. Les individus qui sont définis comme faisant partie d’un groupe « privilégié » - « hétéro », « blanc », « homme », « occidental », « classe moyenne » - sont tenus responsables de toute l’oppression attribuée à ce groupe. Ils sont alors manipulés et sommés d’expier ces « crimes », donnant leur appui acritique aux mouvements de ceux qui sont plus opprimés qu’eux. Les individus qui sont uniquement définis comme faisant partie d’un groupe opprimé sont manipulés dans l’acceptation d’une identité collective, avec sa « solidarité » obligatoire - la solidarité féminine, le nationalisme noir, l’identité queer, etc. S’ils rejettent ou même si ils critiquent profondément et radicalement cette identité de groupe, ce sera compris comme une acceptation de l’oppression.
En fait, l’individu qui agit seul (ou seulement avec ceux et celles avec qui il/elle a développé une affinité réelle) contre son oppression et son exploitation tel qu’il/elle l’éprouve dans sa vie, est accusé d’« individualisme bourgeois », malgré qu’il/elle lutte précisément contre l’aliénation, la séparation et l’atomisation qui est le résultat inhérent de l’activité sociale collective et aliénante que l’État et le capital - la prétendue « société bourgeoise » - nous imposent."

Wolfi Landstreicher - De la Politique à la Vie


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