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Utiliser les juifs pour mieux cibler les musulmans

posté le 04/04/18 Mots-clés  répression / contrôle social  solidarité  antifa 

Un homme politique de premier plan s’en prend globalement aux musulmans dont le comportement « crée des tensions » parce qu’ils « revendiquent une place dans l’espace public avec leurs signes de croyance extérieurs ». Il leur oppose la discrétion des juifs orthodoxes qui ont le bon goût de rester entre eux comme à l’époque des ghettos. Cela en dit long sur sa conception du « vivre-ensemble ».

Mais, de la sortie dominicale de Bart De Wever, on retiendra surtout qu’il oppose des Juifs et des musulmans, qu’il utilise les premiers pour mieux cibler les seconds, en n’hésitant pas à élargir le fossé qui sépare déjà trop deux catégories de citoyens belges.

À cette occasion, l’Union des progressistes juifs de Belgique :

affirme sa totale solidarité avec ses compatriotes musulmans victimes de l’islamophobie que des personnalités politiques n’hésitent pas à alimenter ;

refuse les cadeaux empoisonnés de certains islamophobes qui utilisent un philosémitisme hypocrite comme alibi ;

salue la contribution des diverses minorités ethnoculturelles à la mosaïque de nos villes cosmopolites ;

refuse de s’engager dans une stupide concurrence victimaire : le racisme est une plaie, qu’il s’agisse de l’antisémitisme, de l’islamophobie, de la négrophobie, du racisme anti-rom ou de la chasse aux migrants.
C’est dans cet esprit qu’elle manifestera le samedi 24 contre le racisme.

20 mars 2018

Contact

Sharon Geczynski, 0478 39 13 39

Henri Goldman, 0478 49 23 56

https://upjb.be/communique-contre-racisme-juifs-musulmans-meme-combat/


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Commentaires
  • Yo vous mettez samedi 24 puis 20 mars ca prête à confusion

  • "confusion", le mot est bien choisi

  • 10 avril 2018 11:21

    Pour info : il existe des sites et des ressources sur le confusionnisme dont cet article semble être dans la lignée

  • Non, madame la Coordinatrice européenne de la lutte contre l’antisémitisme, la campagne BDS n’est pas antisémite.

    Le 28 février dernier, l’eurodéputée socialiste portugaise Ana Gomes a invité le co-fondateur de BDS Omar Barghouti à participer à un colloque au Parlement européen sur la colonisation de la Palestine et la complicité de l’Union européenne. Les lobbies sionistes, très actifs à Bruxelles, ont tout fait pour l’acculer à annuler l’événement, n’hésitant pas à l’accuser à tort d’antisémitisme.

    Cette fausse accusation a ensuite été relayée par la Coordinatrice européenne de la lutte contre l’antisémitisme, Katharina von Schnurbein.

    Voici la lettre de plainte que l’UPJB et d’autres organisations juives européennes membres du réseau “Juifs Européens pour une Paix Juste” (EJJP) lui ont envoyée.

    Madame Katharina von Schnurbein,

    C’est avec consternation que nous avons pris connaissance de la campagne diffamatoire visant l’eurodéputée Ana Gomes en lien avec l’événement qu’elle a organisé au Parlement européen le 28 février intitulé « Les colonies israéliennes en Palestine et l’Union européenne ».

    Il lui a fallu beaucoup de courage pour inviter le co-fondateur de la campagne BDS Omar Barghouti alors même que le Parlement européen a voté en mai 2017 une résolution [1] odieuse sur la lutte contre l’antisémitisme reprenant les directives de l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA) qui assimilent la critique d’Israël à de l’antisémitisme.

    L’eurodéputée Ana Gomes a tenu bon alors même que les lobbies pro-Israël – la représentation bruxelloise de l’American Jewish Committee et le Congrès Juif Européen, pour ne citer qu’eux – faisaient pression sur elle pour l’acculer à annuler l’évènement. Leur objectif était on ne peut plus clair : il s’agissait d’empêcher à tout prix une apparition publique d’Omar Barghouti qui aurait sapé l’accusation mensongère d’antisémitisme qu’ils s’efforcent d’accoler à la campagne BDS depuis des années.

    Non seulement elle n’a pas cédé, mais elle a même profité de cette tribune pour dénoncer leurs méthodes et leurs agissements. Elle a eu raison de les qualifier de « vils », ainsi que de dénoncer leurs mensonges et leurs tactiques d’intimidation. Il est en effet inacceptable que des groupes de pression, quels qu’ils soient, tentent d’empêcher la tenue d’un colloque sur la colonisation de la Palestine et la complicité de l’Union européenne. Il en va de la démocratie et de la liberté d’expression.

    Le fait que vous, la Coordinatrice européenne de la lutte contre l’antisémitisme, ayez relayé ces diffamations – par-dessus tout celle d’antisémitisme – est une honte, et nous tenions à vous le dire haut et fort en tant qu’organisations juives. Assimiler la critique des politiques coloniales et racistes de l’État d’Israël à de l’antisémitisme est en effet mensonger et dangereux. Mensonger, car la critique d’un État ne saurait relever du racisme. Dangereux, car cela rend impossible la dénonciation des nombreuses violations des droits de l’homme par Israël, réduisant ainsi au silence la lutte légitime des Palestinien-ne-s pour la justice et la dignité. Dangereux aussi pour les Juifs non israéliens (largement majoritaire dans le monde) qui se voient toujours un peu plus associés à Israël malgré eux, et par là même rendus étrangers dans leurs propres pays. C’est aussi illégal, puisque vous avez rompu le devoir de réserve auquel sont soumis les fonctionnaires européens dont vous faites partie.

    Nous vous demandons d’accorder une attention soutenue à la Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité lorsqu’elle déclare que « l’UE affirme le soutien à la liberté d’expression et d’association (…) qui s’applique sur le territoire des États membres de l’UE, y compris en ce qui concerne les actions BDS menées sur ce territoire [2] ».

    Cordialement,

    L’Union Juive Française pour la Paix, France, membre du réseau Juifs Européens pour une Paix Juste (EJJP)

    L’Union des Progressistes Juifs de Belgique, membre du réseau Juifs Européens pour une Paix Juste (EJJP)

    Voix Juive pour une Paix Juste au Proche-Orient (Jüdische Stimme für einen gerechten Frieden in Nahost), Allemagne, membre du réseau Juifs Européens pour une Paix Juste (EJJP)

    Réseau Juif contre l’Occupation (Rete Ebrei contro l’Occupazione), Italie, membre du réseau Juifs Européens pour une Paix Juste (EJJP)

    Voix Juive pour une Paix Juste entre Israël et la Palestine (Jüdische Stimme für einen gerechten Frieden zwischen Israel und Palästina), Suisse, membre du réseau Juifs Européens pour une Paix Juste (EJJP)

    [1] http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=MOTION&reference=B8-2017-0383&format=XML&language=FR

    [2] http://www.europarl.europa.eu/sides/getAllAnswers.do?reference=E-2016-005122&language=EN

    https://upjb.be/lettre-ouverte-non-madame-la-coordinatrice-europeenne-de-la-lutte-contre-lantisemitisme-la-campagne-bds-nest-pas-antisemite/

  • perso, on préfère les juifs et juives révolutionnaires

  • 12 avril 2018 14:41

    Centre Communautaire Laïc Juif David Susskind asbl ------------------ http://www.cclj.be/

  • 12 avril 2018 14:54, par Manuel Abramowicz

    En marge des formes traditionnelles bien connues de l’antisémitisme, existerait-il un dérivé gauchiste à celui-ci ? C’est ce que pensent certains observateurs. Fantasme ? Accident de parcours ou changement de cap de la gauche radicale ? L’avis des différents protagonistes.

    Tout a commencé le 25 janvier dernier, à l’occasion du dîner annuel du CRIF. Son président, Roger Cukierman, lance alors une attaque ciblée contre les Verts, la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) et le mouvement altermondialiste. Il les désigne comme étant les auxiliaires de la « nouvelle judéophobie » faisant actuellement rage outre-Quiévrain. Leur parti pris contre l’Etat d’Israël jouerait, selon Cukierman, un rôle majeur dans l’émergence de la haine anti-juive s’exprimant de façon ultra-violente en République française. La réaction de l’organisation trotskiste est directe : elle dépose plainte pour injure à l’encontre du représentant officiel de la communauté juive qui devra prochainement répondre de ses propos devant les tribunaux.

    Pour la LCR, les nombreux militants juifs qui se trouvent dans ses rangs depuis la création du mouvement marxiste-révolutionnaire ont été insultés. Leur mentor, Lev Davidovich Bronstein, alias Léon Trotski, était lui-même juif. Détail qui est d’ailleurs toujours aujourd’hui mis en exergue par les antisémites d’ultra-droite pour démontrer que le communisme est une invention juive.

    Pourtant, l’antisémitisme fait des ravages sur le terrain : des synagogues sont régulièrement la cible de jets de cocktail Molotov, des jeunes Juifs deviennent le « gibier » de jeunes voyous de banlieue, l’utilisation d’un « vocabulaire nazifié » se banalise pour commenter le conflit israélo-palestinien… De nombreuses manifestations pro-palestiniennes ou hostiles à l’intervention américaine en Irak pullulent de slogans antisémites. y est un cri de guerre raciste souvent hurlé. Les organisateurs de ces défilés, issus d’ONG ayant pignon sur rue, restent, quant à eux, lâchement silencieux face à la présence dans leurs rangs d’antisémites. L’hypocrisie et le « deux poids, deux mesures » sont aussi au programme : ils manifestent contre l’occupation israélienne des territoires palestiniens, mais ils restent taiseux pour d’autres conflits d’ampleur beaucoup plus importante, comme celui de la région des Grands Lacs, l’occupation chinoise du Tibet, le massacre des Tchétchènes, etc. L’alliance électorale conclue pour les dernières élections belges entre les maoïstes du PTB et la Ligue arabe européenne d’obédience nationale-islamiste fait également partie de cette même hypocrisie.

    — Une gauche antisémite ?

    Face à cette situation, l’analyse et l’explication de la nature du nouveau racisme anti-juif animent les débats. La dernière « Affaire Tariq Ramadan » -désormais « compagnon de route » des altermondialistes- est encore là pour nous le rappeler. Toutefois, est-il vraiment permis de penser que l’antisémitisme, ce mal immonde qui a détruit une bonne partie de la communauté juive européenne durant la Seconde Guerre mondiale, est également présent au sein de la gauche radicale et du mouvement altermondialiste ? Que derrière la rhétorique militante antisioniste se cache en vérité la traduction moderne de la tradition antisémite d’antan ? Existe-t-il, par la force des choses, un antisémitisme de gauche des temps modernes ? Avant de directement répondre à ces questions, force est de reconnaître de prime abord que l’antisémitisme dans l’Histoire ne s’est pas résumé à s’exprimer exclusivement à droite de l’échiquier politique et au cœur du christianisme. La gauche a, elle aussi, ses antisémites. Chez les sociaux-démocrates comme chez les anarchistes, des tribuns historiques tels Proudhon, Destrée ou Picard ont exploité sans vergogne dans leurs prêches politiques la haine des Juifs pour enflammer leur public. Il y a plusieurs années, des courants de l’ultra-gauche, notamment terroriste, comme celui dont se réclament des proches d’Action directe, ont franchi, à leur tour, la ligne rouge. Pour certains d’entre eux, après avoir adopté le négationnisme du génocide juif dans une perspective d’analyse de l’oppression capitaliste du prolétariat (sic). La majorité de la gauche radicale ayant pris ses distances, ces courants sont cependant restés marginaux. Avant d’être phagocytés par l’extrême droite. Mais revenons à la gauche radicale. Pour savoir si celle-ci porte en elle les germes de l’antisémitisme de tradition, la meilleure méthode à adopter est de se rendre au cœur même de cette gauche. Une lecture attentive de Solidaire et de La Gauche, les journaux respectifs du Parti du travail de Belgique (PTB, d’obédience stalinienne) et du Parti ouvrier socialiste (l’organisation sœur de la LCR en Belgique), de ces dix dernières années, ne donne lieu à aucune mention antisémite. Mais l’antisionisme est fréquent dans la « presse gauchiste ». Parfois même, Solidaire fait preuve d’une approbation bienveillante à l’égard des attentats aveugles commis par des terroristes palestiniens dans les rues de Tel-Aviv et de Jérusalem. Mais l’antisémitisme est vigoureusement combattu au sein des partis révolutionnaires.

    — Une tentation dangereuse

    Lorsque que l’on s’entretient avec d’anciens ou d’actuels militants du « gauchisme belge », on retrouve la même condamnation de l’antisémitisme. L’une de mes premières actions militantes a été la défense du local anversois de l’Hashomer Hatzaïr, après qu’il fut attaqué par les néonazis du VMO, se remémore Jaco Taylor, un ex-dirigeant de la Ligue révolutionnaire des travailleurs (l’ancêtre du POS) des années 70. Il précise : Notre problème n’était pas de savoir si l’Hashomer Hatzaïr était sioniste ou non. L’urgence était de défendre physiquement une organisation juive, victime parce que justement juive. Jaco Taylor se souvient aussi de la participation active de la LRT, au coude à coude avec l’Union des étudiants juifs de Belgique, à la lutte pour la fermeture, en 1976, d’une maison d’édition antisémite installée à Braine-le-Comte. Autre souvenir : l’expulsion manu militari par le service d’ordre de la LRT, au cours d’une manifestation pro-palestinienne, d’individus portant un calicot antisémite. Patrick, qui milite toujours au PTB, se rappelle d’une autre manifestation. Au cours de celle-ci, des jeunes Maghrébins avaient déployé un calicot où il était inscrit : Mort aux Juifs. Les militants du Parti du travail interviendront afin que celui-ci disparaisse du défilé. Mal leur en prit : ils furent agressés physiquement par les jeunes en question qui les attaquèrent aux cris cumulés de : Mort aux Juifs et aux communistes ! Jaco Taylor constate la présence d’antisémites dans certains publics -en partie dépolitisés, sans repères politiques…- auxquels s’adresse habituellement la gauche radicale. C’est dans ces circonstances qu’il faut faire une mise au point insiste l’ex-LRT, en rappelant le rôle primordial joué historiquement par les marxistes-révolutionnaires dans l’éducation populaire. Objectif : expliquer que l’antisémitisme est un racisme aussi nauséabond que les autres. Et que dès lors, il doit être combattu sans complaisance. Les généralisations abusives concernant l’antisémitisme de la gauche révolutionnaire sont dangereuses parce que la lutte contre l’antisémitisme perd de sa vigueur si elle se confond systématiquement avec celle contre l’antisionisme. Cependant, l’évolution des enjeux internationaux depuis les années 70 a provoqué de nouveaux rapprochements idéologiques.


    Le soutien que la gauche révolutionnaire apporte au peuple palestinien est aujourd’hui guetté de beaucoup plus près qu’elle ne le suppose par l’antisémitisme.

    Si elle veut rester cohérente avec ses valeurs fondatrices, elle doit se prémunir de nouvelles synergies avec les intégristes islamistes qui ne souhaitent qu’une seule chose : bouter hors de Palestine tous les Juifs -et dans leurs esprits, « Palestine » signifie les Territoires occupés et Israël-, dans une logique antisémite analogue à celle qui animait Charles Maurras.

    L’extrême gauche, et plus largement, la gauche, n’ont pas été suffisamment attentives à l’impact que l’émergence de l’islamisme rétrograde et l’influence de l’antisémitisme traditionnel dans les pays arabes allaient avoir dans nos pays.

    Dans le numéro 281 de novembre 2003 de la revue L’Histoire, Olivier Roy (directeur de recherche au CNRS, spécialiste de l’islam) concluait un article consacré aux « Trois âges de la révolution islamiste » en ces termes : L’islamisme radical occupe aujourd’hui le créneau de l’anti-impérialisme militant et « tiers-mondiste » naguère tenu par l’extrême gauche.

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