lieu : Surprise ! Bruxelles
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L’urticaire, 25-29 mai - Festival anti-patriarcal et anti-autoritaire pour questionner le genre et parler des sexualités

Un festival né du constat que, bien que les questions de genres et de sexualités puissent être abordées de manière informelle à Bruxelles, elles peinent à émerger comme réel(le)s dynamiques/enjeux de lutte. Étant nombreux et nombreuses à en être frustré-e-s, nous avons pensé qu’au lieu de râler dans notre coin, il était temps d’imaginer un moyen de répondre frontalement à ce manque. Ce festival est donc l’occasion d’ouvrir un espace collectif pour approfondir des réflexions, des tentatives de déconstruction et de dépassement des identités. Car les identités nous étouffent et brisent notre imaginaire, mais ne parler que d’un dépassement total de ces réalités a tendance à les invisibiliser. Comment donc les prendre en considération, sans pour autant les revendiquer comme quelque chose à défendre ?*

Nous ne sommes pas intéressé.e.s par une société, qu’elle se dise progressiste ou non, qui ne nous autorise que des désirs un peu moins bridés. Les universitaires et institutions en tout genre s’emparent de ces questions en les intégrant à ce monde puant de domination. Il nous paraît donc nécessaire d’ouvrir des espaces autonomes et auto-organisés pour envisager les genres et les sexualités comme des questions subversives. Aller à corps perdu dans le sens du renversement du pouvoir sous toutes ses formes, qu’il soit celui de l’état ou des institutions, celui qu’on retrouve dans les relations interpersonnelles et collectives ou celui qui régit nos vies par ses normes et ses valeurs.

Il paraît presque impossible dans ce monde d’imaginer des relations exemptes de toute forme de pouvoir. Cependant, il est possible de chercher, de construire, de proposer des outils pour nous renforcer. Pour certaines discussions et certains ateliers nous avons choisi d’expérimenter des espaces entre personnes concernées par des mêmes oppressions. Ils ne sont pas envisagés comme des moments d’exclusion, ni comme des moments où affirmer ou se renfermer dans des identités. Ces espaces sont plutôt envisagés comme des moments de rupture avec le quotidien. Ils créent l’occasion de partir de certaines réalités vécues et partagées pour se rencontrer, briser l’isolement, échanger, ou juste passer du bon temps. En espérant que cela puisse nous permettre de trouver un peu d’air dans un quotidien toujours plus asphyxiant.

Ce festival se veut aussi être un moment pour se questionner sur les multiples rapports de pouvoir (racisme, sexisme, homophobie, ou ceux qui n’ont pas de nom…), nous aimerions donc que toutes les personnes présentes soient attentives à ne pas reproduire ou laisser se reproduire des dominations. Certains comportements ne seront pas admis.
Ce festival n’est pas ouvert aux petit.e.s politicien.ne.s, aux universitaires carriéristes, aux chef-fe-s de tous bords.

On en jouit d’avance… !

* Malgré des désaccords, nous voulons garder la question des identités ouvertes, à discuter pendant la durée du festival. Une identité autodéterminée peut-elle subvertir les normes de ce monde de pouvoir ? Ou au contraire cela nous enferme-t-il de nouveau dans une case que nous voudrions dépasser ?


publié le 1er mai 2016