La communauté congolaise divisée sur la question du "Dialogue"

Vendredi après-midi je sortais de l’arrêt de métro Porte de Namur quand je suis tombé sur une manifestation.

De l’action à la Porte de Namur rime souvent avec la communauté congolaise et effectivement. Du côté du Square du Bastion il y avait les "combattants" contre le "dialogue" et du côté de l’Avenue de la Toison d’Or quelques contre-manifestants pour le "dialogue".

Autre constat : les manifestants contre le "dialogue" sont aussi et à la fois contre Kabila, le président de la République du Congo, et contre Tshisekedi, le chef de l’UDPS et figure de proue de l’opposition. Le "dialogue" est donc entre Kabila et Tshisekedi et d’autres présidents de partis politiques..

Kabila veut décrocher un troisième mandat comme président, ce qui n’est pas constitutionel, ou en tout cas rester au pouvoir au-delà de 2016, la fin de son deuxième mandat.
Au Congo les élections se font dans un "cycle", on commence par les élections communales et on termine par les élections présidentielles. Donc tant que toutes les élections communales, provinciales, nationales etc... n’ont pas eu lieu, on ne peut pas passer aux présidentielles. Donc on risque un recul des élections, le "glissement".

Depuis des mois il y a des manoeuvres, des manipulations de la commission électorale, une nouvelle loi qui complique encore les élections communales...
Le "dialogue" pour "apaiser les tensions dans le pays" afin de pouvoir organiser les élections est l’initiative ultime de Kabila. Pour garder le status-quo et son mandat de président il paraît prêt de faire une nouvelle repartition du pouvoir et des richesses du pays avec les leaders de l’opposition.

Les leaders de l’opposition et surtout Tshisekedi est prêt à discuter avec Kabila et ne diront pas non quand ils pourront passer à la caisse. D’où la colère d’une partie de la diaspora congolaise. Ils ont enterré symboliquement "Tshisekedi et sa politique".


publié le 29 août 2015