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De la publicité comme contre-propagande

posté le 27/10/20 par https://lignesdeforce.wordpress.com Mots-clés  réflexion / analyse 

https://lignesdeforce.wordpress.com/2020/09/24/de-la-publicite-comme-contre-propagande/

Deux publicités récentes – pour McDonald’s et Amazon – ressortissent davantage au genre de la contre-propagande qu’au « placement de produits ». Comme dans certaines pubs pronucléaire d’EDF, il ne s’agit pas de vendre un produit (un burger, de l’électricité ou un service) mais de contrecarrer une propagande ennemie. Les grandes firmes produisent ce genre de propagande lorsqu’elles s’estiment acculées par des révélations gênantes ou des mouvements de contestation portant, en interne, sur la sécurité dans la fabrication d’un produit (électricité) ou sur les conditions d’exploitation des travailleurs et des travailleuses.

Si la publicité récente pour McDonald’s est une aimable escroquerie (« J’apprends de mes erreurs ! » dit la voix off d’une jeune femme qui vient de renverser des serviettes en papier), la publicité ci-dessous pour Amazon est un cas d’école. Elle utilise le vieux truc de toute propagande : plus c’est gros et plus ça a des chances de marcher. Pourquoi ? Parce que le propagandiste compte que son culot aura un effet de sidération sur l’intelligence.

Ici un homme explique avoir travaillé de longues années dans le social, avec des jeunes ayant des troubles du comportements. Mais il « souhaitait intégrer une grande entreprise » où il pourrait « faire beaucoup de choses ». Il s’occupe donc de robots. Et cette publicité veut nous faire croire que son nouveau travail de cariste est beaucoup plus chargé de sens que le fait d’aider des jeunes en difficultés. Ou plutôt, et c’est plus habile, c’est le discours implicite que la publicité lui fait incarner.

N’en voulons pas à ce comédien (ou à ce travailleur convaincu de jouer son propre rôle) : il faut bien vivre. Mais observons qu’Amazon, « géant de la vente en ligne », outre l’effet de sidération déjà évoqué, montre simplement sa force.

« Bien sûr, nous dit-on réellement, nous exploitons nos employés ; bien sûr nous entravons les libertés syndicales ; bien sûr, c’est un boulot de merde…mais nous sommes les plus forts parce que vous ne pouvez déjà plus vous passer de nous ! Nous pouvons donc nous offrir en prime le luxe de vous cracher à la gueule. »

Contre cette exploitation, contre ce monopole de fait, contre cette morgue, il n’existe qu’un moyen pour les travailleurs en interne : la lutte de classes. Et pour nous, consommateurs, le choix de soutenir d’autres réseaux de distribution : les réseaux parallèles et les librairies, par exemple.


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