Dans le cadre de l’Université des Terres, débat sur les médias alternatifs à la Librairie Milan Noir.

On peut partir d’une thèse initiale : internet est une des révolutions de l’écriture. Au mème titre que le furent sa formation alphabétique puis, l’invention de l’imprimerie. Chacune de ces nouveautés liées à l’écriture ont bouleversé de fond en comble rapports sociaux et rapports de pouvoir.

L’écriture, qui la commet, qui peut s’en saisir et sa propagation revêtent donc dans ses phases révolutionnaires un caractère à la fois schismatique et structurant. Sans l’imprimerie, par exemple, la Bible ne serait pas entrée dans les foyers et l’Église catholique apostolique et romaine serait sans doute demeurée seule détentrice du message du Livre. Avec cette invention, s’établit un rapport direct à la Parole du dieu chrétien qui, sur le volet politique, s’oppose aussi à la grande banque qu’était devenue Rome, du moins au début, et contribue à former en Occident l’individualisme qui sera le terreau d’un nouveau développement du système marchand.

Internet, lui aussi, agit en profondeur sur les rapports de pouvoir et les rapports sociaux en ce qu’il rebat les cartes : un exemple récent a démontré cette thèse. Sans un inopiné changement d’algorithme par Facebook afin d’échapper au droit de la presse, il n’y aurait sans doute pas eut un mouvement gilet jaune aussi fort de spontanéité. Autre exemple : Wikipédia, qui vient continuer le vieux rêve des encyclopédistes, à tel point qu’il est quasiment défendu de le prendre comme source à l’université, là où chacun sait tacitement qu’il est utilisé partout.

Ce développement technologique a aussi fait réapparaître une figure : celle du citoyen-reporter incarné par les camarades de Vécu. Ce nouveau type de journalisme, parfois commit par des autodidacte et d’autres fois par des transfuges de profession, abolit une certaine distance entre le consommateur et le producteur ; le LIVE s’y donne à voir comme réel et non comme représentation du réel. Mais ce réel n’est sûrement encore qu’un angle de vue.

Tant est que de Vécu à BAM !, de Kairos a Cité 24, on remarquera notablement que cette année fut riche en « apparitions » de ces nouvelles figures et qu’elles ont contribué à la révélation d’un autre récit que l’unanimité sanitaire et hygiéniste de la séquence COVID. Il s’agira, dans ce tour de table, de questionner l’apparition de médias autonome nés en réaction à l’absence devenue quasi totale de courroie de transmission démocratique de l’information et de la décision. Il s’agira aussi de questionner leurs limites dont la première d’entre elles : ils utilisent des réseaux sociaux qui sont la propriété privée du techno-féodalisme global. De cette propriété, ils peuvent être chassés : il suffit au maître d’appeler les huissiers. C’est pourquoi sera aussi présenté la Presse Sauvage Namur Sambre qui, par souci stratégique et méthodologique ont opéré un retour au format papier.

Ce débat se fera en présence de Joshua de Vécu, de Matteo de la Presse Sauvage et de BAM ! il donnera après présentation des différents médias une large place aux interventions et aux échanges.

Ceci n’est pas un cours magistral.