Merci à la veille antifa, mais....

Je suis dans le train, en route vers la (deuxième) manifestation contre le Covid Safe Tiket (CST) quand je lis sur indymedia l’article « Extrêmes droites impliquées dans les mobilisations « Covid » en Belgique » posté le 04/12/21 par Front Antifasciste de Liège 2.0.
Alors, (d’autant plus maintenant que j’en suis revenue) j’ai besoin d’écrire :
D’abord, un grand merci à tous les collectifs/personnes antifa qui font de la veille et me/nous permettent d’y voir plus clair dans tous ces logo, ces noms de groupe etc., me/nous permettent de nous tenir sur nos gardes.
C’est vrai, il y avait des gens, des groupes d’extrême droite à la manif du 21/11 et à celle d’aujourd’hui.
C’est vrai, ça pu.
Mais.
Il y a 2 ans maintenant que cette situation surréaliste dure. On croit (on essaie de se faire croire ?) à chaque baisse des chiffres de contamination qu’on en est quitte, que ça va aller, qu’on va retrouver une vie normale. Mais non. Chaque étape est pire que la précédente. La discrimination organisée qu’est le CST est intolérable, tout comme l’obligation vaccinale qui pointe sérieusement le bout de son nez, et dès demain, des gosses de 6 ans obligatoirement masqués pour accéder à l’école !?
Loin des réseaux sociaux, et évidemment de tous ces groupes nauséabonds cités dans l’article, je n’étais pas au courant de la manif du 21/11. C’est une collègue non vaccinés (je suis infirmière) qui n’avait jamais été en manif de sa vie (contrairement à moi) qui m’en a parlé. 
J’ai bien vu que les copain-e-s, les réseaux militants dans lesquels j’avais jusqu’à il y a encore peu, l’habitude d’évoluer, n’étaient pas au courant, ne serai pas là. 
J’ai fait ma petite enquête sur les organisateurs, concluant surtout que je ne les connaissais pas parce qu’ils étaient néerlandophones (sorry, je parle pas un mot de néerlandais...), et rassurée par les manifestes de certains que j’arrive à me faire traduire (comme thehumanside.be).
Ma collègue motive sa mère, dont c’est aussi la première manif. Quand on arrive gare du nord, je vois bien quelques drapeaux nationalistes flamands, mais ils sont perdus au milieu d’une foule très bigarrée dont la grande majorité des calicots me parlent.
Je suis sûr mes gardes. Mais je suis surtout contente de voir ces dizaines de milliers de personnes qui, comme moi, ne supportent plus cette situation et surtout les mesures étatiques qui en découlent.
Comme ma collègue et sa mère, des milliers de personnes présentes étaient venues pour ça : partager leur rage. Et je pense que nous (anars, libertaires, zadistes, antifa, quelques soit les mots dans lequel on se reconnaît, vous les copain-e-s avec qui jusqu’à présent j’ai toujours manifesté) devons être à leur côté.
On étaient nombreux.ses au moment des actions des gilets jaunes à le devenir ou à se dire que, stratégiquement, pour faire avancer nos idées, nous devrions participer, justement pour ne pas laisser l’extrême droite diffuser les siennes... Il y a milles autres façons qu’une grosse manif pour exprimer sa rage, c’est sure. Mais ne devons-nous pas aussi être là, pour participer au dialogue, flyer sur nos pistes de solution, nos visions de l’avenir ?
On a l’habitude de manifester "entre nous" et de regretter voir toujours les mêmes têtes. On dit craindre le silence des pantoufles autant que le bruit des bottes... Là, une partie des pantoufles est dans la rue, et on est pas avec eux !
Alors oui, c’est horrible à dire mais si Civitas scande "Touchez pas à nos enfants ! ", je vais crier avec elleux (même si j’aurais pas dit les choses exactement comme ça). Dans ce contexte, sur ce sujet, je suis d’accord avec elleux. Ca me fait mal au cul de l’avouer, mais c’est comme ça, il faut l’accepter... Prenons le risque de participer à la révolte, même si c’est au prix de lutter aux côtés que ceux que nous avons souvent affronter, et que sans aucun doute, nous affrontons sur d’autres fronts, et affronterons de nouveau.


publié le 5 décembre 2021